Par Alain Sandler, avec son aimable autorisation.
En 2025, l’élection présidentielle en Pologne et les législatives au Portugal ont illustré combien la poussée de l’extrême droite, nourrie par les ratés de l’Etat-Providence et les conséquences de l’immigration, s’accentue en Europe, sur fond d’effondrement, voire disparition de la gauche.
Ainsi, en Pologne, Rafal Trzaskowski, le candidat de centre droit, n’a devancé que de peu, avec 30 % vs 29 %, le candidat du parti conservateur nationaliste Pis, devant… deux candidats encore plus à droite.
Pour situer où se positionne le centre de gravité en Pologne désormais, le PiS siège au Parlement européen aux côtés des nationalistes de Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni.
La gauche a été quasiment éliminée du paysage politique polonais.
Au Portugal, la formation d’extrême droite Chega (“Assez”) a dépassé pour la première fois la barre des 20% aux législatives anticipées dimanche, remportées par la coalition sortante de droite modérée au pouvoir (sans majorité absolue). Chega menace de dépasser le Parti socialiste en tant que principale force d’opposition, selon ces résultats quasi définitifs. Il obtenait 1,3 % il y a seulement cinq ans.
Auparavant, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) avait doublé son score aux législatives de février, à 20,8%, au deuxième rang derrière les démocrates-chrétiens menés par Friedrich Merz.
En Belgique, le parti d’extrême droite Vlaams Belang (VB) a augmenté ses scores aux législatives de juin 2024, à la fois au Parlement flamand (31 sièges sur 124) et au niveau fédéral à la Chambre, où il forme aussi le plus grand groupe d’opposition avec 20 députés. Le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage est désormais crédité du soutien le plus élevé parmi les électeurs, devant le parti de droite traditionnel Tory et les travaillistes au pouvoir, alors que durant des siècles l’extrême droite ne pesait quasiment rien.
En Italie, Giorgia Meloni – dont le parti post-fasciste Fratelli d’Italia a remporté une victoire historique aux législatives de 2022 – dirige le gouvernement depuis octobre de cette année-là, en coalition avec un autre parti d’extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini, et le parti conservateur Forza Italia ? avec des résultats tout à fait probants.
Aux Pays-Bas, le chef de file de l’extrême droite, Geert Wilders, dont le Parti de la liberté (PVV) est arrivé en tête aux législatives de novembre 2023, a conclu en mai 2024 un accord de coalition avec trois partis de droite. Il a pour cela dû renoncer à ses ambitions d’être Premier ministre, poste obtenu par le haut fonctionnaire Dick Schoof.
En Finlande, le Parti des Finlandais, formation d’extrême droite arrivée deuxième aux législatives d’avril 2023, est membre de la coalition au pouvoir, formée par le conservateur Petteri Orpo (Coalition nationale, centre droit).
En Suède, le parti d’extrême droite Démocrates de Suède (SD), arrivé deuxième aux législatives de 2022, n’a pas de représentant au gouvernement mais est étroitement associé à ses décisions.
Le parti autrichien de la Liberté (FPÖ), fondé par d’anciens nazis et mené aujourd’hui par Herbert Kickl, a remporté une victoire historique aux législatives de septembre 2024, mais il n’a pas réussi à trouver des partenaires pour former un gouvernement. C’est une consolation.
Enfin, en France, le RN, dont la chef de file Marine Le Pen était finaliste des deux dernières présidentielles, est aujourd’hui le premier parti d’une Assemblée nationale sans majorité et son parti domine dans les sondages.
Les prochaines élections MUNICIPALES puis PRESIDENTIELLES seront déterminantes pour l’avenir du pays qui a l’impérative obligation de se réformer en profondeur, s’il veut sortir de sa décadence et de son système politique complètement obsolète.
La droite en France est comme dans les autres Nations européennes majoritaire, sans arriver à s’unir pour gouverner. Cette situation est tout à fait préjudiciable et cautionne le fait qu’elle est la plus bête du monde. Il faut souhaiter qu’enfin elle est la sagesse d’y remédier.
La déclaration de Bruno RETAILLEAU après sa victoire sans appel à la tête des Républicains est encourageante pour l’arrivée enfin d’une vraie droite libérale et sociale déterminée à retrouver la vraie France et sa grandeur avec un projet de réformes en profondeur adapté aux circonstances sans démagogie, en mettant les Français devant leurs responsabilités
Cette évolution généralisée marque un changement d’état d’esprit des citoyens qui ne peut pas et ne doit pas épargner la France. Elle devrait aussi permettre à l’Europe de revoir ses fondamentaux et de laisser aux états Nations leur souveraineté intérieure avec une révision du fonctionnement de la commission. Faute de quoi l’unité européenne est en péril.
Alain Sandler
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